La Cranberry ou Canneberge
La plante du confort urinaire
Description
Encore appelée en français Pomme des prés, Atoca, Airelle et Pois de fagne et en anglais cranberry (littéralement « baie-grue », en raison de son port), la canneberge signifie étymologiquement « la baie acide des marais », du latin vaccinium (airelle ou myrtille) et oxycoccos, du grec « oxus » (acide) et « kokkos » (baie). Il existe deux variétés de canneberge : la canneberge Vaccinium Oxycoccus d’Europe, qui produit de petits fruits et la canneberge Vaccinium Macrocarpon, originaire d’Amérique du Nord, dont les fruits, de taille plus importante, sont davantage produits commercialement. La canneberge appartient à la famille des Ericacées, au même titre que la myrtille, le bleuet, l’arbouse, la bruyère ou l’airelle, sa jumelle. Petit arbrisseau aux feuilles ovales et persistantes, de couleur verte sur le dessus et blanche, d’aspect duveteux sur le dessous, la canneberge se développe le long du sol et ne mesure que 10 à 30 cm de haut.
Culture
On trouve la canneberge dans les sols sablonneux, imbibés d’eau, des zones tempérées de l’hémisphère nord du globe, notamment au Québec et au Nord-Est des Etats-Unis, jusqu’à 2000 m d’altitude. Elle affectionne particulièrement les sols recouverts de sphaignes et les tourbières. Plante vivace, la canneberge fleurit de mai à juillet. Ses graines germent au début du printemps, après la troisième année de culture.
Historique
La canneberge était autrefois utilisée par les Amérindiens, appliquée en poudre sur certaines plaies, pour ses vertus cicatrisantes et désinfectantes et, en cosmétologie, dans la préparation de teintures capillaires et pour le soin des cheveux. Elle était déjà utilisée à l’époque pour traiter certaines infections des voies urinaires, certains troubles du foie, des reins, du tube digestif et du sang. Riche en vitamine C, la canneberge fut largement consommée à bord des bateaux, dès le XVIIe siècle, pour prévenir toute déficience alimentaire et protéger les marins du scorbut.
Partie utilisée
Aujourd’hui, le fruit de la canneberge, cette petite baie sphérique de couleur rouge vif, est appréciée dans l’alimentation pour son goût amer et acidulé, notamment dégustée crue. Elle peut également être consommée blanche, lorsqu’elle n’est pas tout à fait mûre, mais aucune étude n’atteste la similitude de ses vertus. Son utilisation se popularise de plus en plus sous forme de jus.
Actifs
La canneberge suscite l’engouement des scientifiques pour ses vertus et sa contenance en :
- acide citrique, acide malique, acide phosphorique et acide ascorbique, autrement dit la vitamine C (un verre de jus de canneberge pur comblerait plus de16 % des besoins journaliers en vitamine C chez la femme et14 % chez l’homme).
- éricoline et vacciniline.
- flavonoïdes et proanthocyanes.
- tanins.
- potassium.
- pectine.
Propriétés
Les vertus de la canneberge sont prometteuses en raison de sa teneur en flavonoïdes, en anthocyanines, flavanols et proanthocyanidines. Ces antioxydants sont réputés pour leur action contre les radicaux libres, le mauvais cholestérol, mais également pour leurs actions protectrices et anti-âge.
Les proanthocyanidines (contenus dans les pigments de la baie) inhibent l’adhésion des bactéries, responsables des troubles urinaires, aux parois des voies urinaires et de la vessie. Les feuilles de canneberge contiennent des glucosides, qui agissent comme antiseptiques des voies urinaires. Les acides organiques, dont l’acide quinique et l’acide benzoïque, présents dans la canneberge, lui attribuent une action reconnue.
Actions
La canneberge prévient certains troubles urinaires qui entravent la santé de près de deux millions de femmes chaque année en France. Pendant longtemps, les scientifiques ont pensé que cette action bénéfique résidait dans sa capacité à modifier le PH urinaire, en le rendant plus acide, neutralisant ainsi les bactéries. Des recherches plus poussées ont ensuite révélé le rôle inhibiteur que joue la canneberge contre l’adhésion des bactéries sur les parois intérieures de la vessie. L’AFSSA (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments) a d’ailleurs validé cette propriété en déclarant que la canneberge Vaccinium Macrocarpon « contribue à diminuer la fixation de certaines bactéries Escherichia Coli sur les parois des voies urinaires ». Elle possède également la faculté de désodoriser l’urine et d’apporter davantage de confort au quotidien des personnes incontinentes.
Selon une étude menée à l’Université de Rochester, par le docteur Hyun Koo, le jus de canneberge préviendrait également les caries dentaires. Cette petite baie contribuerait en effet à protéger des maux bucco-dentaires en empêchant les bactéries de se loger, sous forme de plaque, à la surface des dents. Ne pouvant plus s’y accrocher, ces dernières ne libéreraient plus de secrétions acides, à base de sucre, responsables des caries.
Recherches internationales
- Les publications du « Journal of the American Medical Association » prouvent l’incidence du jus de canneberge sur les infections urinaires de la femme âgée.
- Divers essais cliniques étudient les propriétés antioxydantes des OPC (oligo-proanthocyanidines) et leur efficacité, notamment pour la canneberge. Des chercheurs européens ont découvert que les OPC de canneberge auraient des actions bénéfiques sur la vision.
- Certaines études, notamment une réalisée en Chine, tendent à montrer le rôle de la canneberge pour éviter l’adhésion d’une bactérie dans l’estomac, « l’Hélicobacter Pylori », responsable de nombreux troubles gastriques et duodénaux.
Contre-indications
Il est recommandé de consommer du jus de canneberge sur avis médical pour les personnes suivant un traitement à base de médicaments anti-coagulants. Il est également conseillé de boire beaucoup d’eau, en association avec la prise de comprimés déshydratés de jus de canneberge, afin de prévenir tout risque de calculs rénaux. Les diabétiques devraient privilégier la consommation de canneberge sous forme de jus pur ou de comprimés, en raison de la haute teneur en sucre ou fructose des cocktails de jus de canneberge.